vendredi 16 novembre 2007

Encyclopédie – L’aligâteau


Rang : Animal hargneux
Catégorie : des bébêtes à éviter

L’aligâteau, subtil croisement entre l’alligator et la génoise d’anniversaire, est une créature féroce, brutale et sensible.

En effet, l’Aligâteau est capable de pleurer des heures durant si, par bonheur, une de ces proies se met à lui conter avec talent une tragédie grecque. (C’est ainsi, par les larmes de l’animal, que les différents lacs se maintiennent à leur niveau actuel).

L’évolution naturelle l’a poussé à vivre couvert de bougies artificielles, poussant le badaud – naïvement touché par la magie d’un gâteau d’anniversaire - à s’approcher du prédateur pâtissier.

En effet, sachant que le nombre d’anniversaires est en constante augmentation, il était évident que la nature finirait par intégrer cet événement quelque part. Tragiquement, voilà donc chose faite.

L’Aligâteau se nourrit de toutes créatures sensibles à la magie des fêtes. Toutefois, il peut lui arriver de dévorer une bête sans se poser plus de questions, c’est en quoi il vaut mieux rester vigilant.

Pour terminer, comme tout gâteau, sachez que l’Aligâteau est comestible, et ce après une cuisson thermostat 8 pendant 1200 minutes et 20 secondes précises.

Si l’occasion se présente, pensez à m’en réserver une tranche.

jeudi 15 novembre 2007

Encyclopédie – Le Cerf volant



Rang : Animal rare
Catégorie : des petites bêtes à éviter

Animal plutôt chétif au premier abord, le Cerf volant (appelé également vulgairement le Cerf-planeur) se caractérise par ses deux ailes rougeâtres ainsi que deux bois s’accordant à merveille avec la forêt. Celles-ci, selon les dires, tomberaient pour mieux repousser d’une saison à l’autre.

Difficile cependant de s’en faire une idée plus précise de l’évolution de l’animal, puisqu’il m’a été donné de le voir que sous sa forme adulte.

Contrairement à son nom, le cerf volant ne vole pas.

Il fait tout juste semblant, mais assez bon imitateur, il a convaincu assez d’observateurs pour éviter l’appellation de « Cerf-qui-ne-vole-pas-mais-presque », ce qui aurait été, disons-le, nettement moins glorieux.

N’oublions pas que le Cerf volant est très imbu de sa personne.

Preuve en est, chaque matin à 6h, vous serez certain de le trouver à lamper le reflet de son image à travers l’eau de la berge.

Le Cerf volant se nourrit essentiellement de résine (nécessaire à la fabrication des bois, n’oublions pas), de baies rouges et de papillons nocturnes, se confondant souvent avec la résine. (l’animal à une bien mauvaise vue, je l’admet).

Animal plutôt pacifique, méfiez vous cependant de ses excès de colère, car si vous venez à le froisser…

mercredi 14 novembre 2007

La forêt interdite



Chaque matin, je vais dans la forêt interdite pour y chercher des plantes.

Je ne vous recommande pas de me suivre, de nombreuses bestioles s’y trouvent et les rencontres ne sont pas toujours très heureuses.

Tenez, l’autre jour, j’y ai croisé un mille-pomme-de-terre (appelé vulgairement « mille patate ») C’est une sorte de spectre entouré de fécule de pomme de terre. Un calvaire !
Pour s’en débarrasser, j’ai dû dénicher un poêle à frire que j’avais préalablement caché il y a quelques temps sous les ronces. J’y ai même déchiré quelque peu le tissu de ma manche, ce qui m’a valu quelques problèmes par la suite… mais c’est là une autre histoire.

Heureusement, la confrontation n’a pas traîné..
il y a pas à dire, la cuisson à l’huile, il n’y a que ça de vrai.

Enfin… j’aime beaucoup me rendre dans la forêt, même si je n’ai pas vraiment le droit.
Les plantes qui y poussent sont… comment dire ? Si différentes de celles du village.
Par exemple, un simple lys. Dans le village, ils ne poussent que lorsqu’ils sont préalablement arrosés, puis alors, puis ils se mettent à dormir, à rester bêtement immobiles… jusqu’à ce qu’une bonne âme les coupes enfin.
Alors que dans la forêt, le lys pousse sans attendre les aléas du climat, se promenant même ici et là lorsque nul regard ne le poursuit. De même, elle n’hésitera pas, elle, à me chuchoter d’étranges mots à l’oreille s’il me prend à passer vraiment tout près d’elle (et sans faire trop de bruit, bien entendu).



Hélas, les plantes restent souvent incompréhensibles de leurs paroles, se contentant la plus grande partie du temps à mimer le son du vent, de la pluie ou de la lune qui passe.

Malgré tout, moi, j’aime bien.