dimanche 6 janvier 2008

Les fantômes des placards à balai




Amusants sparadraps, admirables danseurs sans bras
les fantômes racontent des histoires.
des histoires de bagarres, de passions bien dérisoires
puis ils fondent, dans le noir...

Ce sont les fantômes des placards à balai,
Ils sont propres, élégants comme des gants
Ils se penchent dans la nuit, armés de brosses à dents
Lorsqu'il nettoient les aiguilles du temps.

Ce sont les fantômes des placards à balai,
Ils aiment se faire croire effrayants
De dehors, ils ne jurent que par le blanc
mais entre eux, ils portent des vêtements.

samedi 22 décembre 2007

Lorsqu’il pleut des cordes



… les cordes pleuvent alors de notes.

Les chats se font gris, rassemblés dans de petites pièces surchauffées pour brasser des harmoniques, mouliner la chansonnette, swinguer dans tous les sens, poursuivant ainsi en prenant soin de distiller l’essence de leurs paroles pour en faire d’agréables breuvages qui nous font tous un peu, il faut bien dire, tourner la tête à l’envers.

Lorsque la soirée de termine, les miaulements se rejoignent en chœur pour mieux se perdre dans la nuit… Et moi, je dors bien.

mardi 18 décembre 2007

De la cuisine du Chat Rouge



L’autre jour, j’ai goûté un fumet de moustache de souris ! Un délice !

Ce plat à deux avantages :

1) de laisser la souris en vie (entre nous, j’aime bien les rongeurs)

2) d’être barbue le temps d’un repas.

C’était bien ma chance, il faut dire que chaque plat du Chat Rouge comporte forcement son lot de surprises gastronomiques.

Enfin, pour être plus exact, les Chats rouges (ou cramoisis, selon votre préférence) adorent tout ce qui se termine par « ique » en le liant à leur cuisine personnelle.

Par exemple, en vrac (et sans avoir tout goûté, je le précise), la cuisine de moustique (piquant car épicé !), la cuisine politique (attention aux mots de ventre !), la cuisine romantique (bien cuite car venant du cœur du fourneau), la cuisine mathématique (avec beaucoup de racines en pâté) ou encore la cuisine artistique et ses fruits sculptés… plutôt indigeste.

Mais dans l’ensemble, c’est pratiquement toujours de bon goût.

vendredi 16 novembre 2007

Encyclopédie – L’aligâteau


Rang : Animal hargneux
Catégorie : des bébêtes à éviter

L’aligâteau, subtil croisement entre l’alligator et la génoise d’anniversaire, est une créature féroce, brutale et sensible.

En effet, l’Aligâteau est capable de pleurer des heures durant si, par bonheur, une de ces proies se met à lui conter avec talent une tragédie grecque. (C’est ainsi, par les larmes de l’animal, que les différents lacs se maintiennent à leur niveau actuel).

L’évolution naturelle l’a poussé à vivre couvert de bougies artificielles, poussant le badaud – naïvement touché par la magie d’un gâteau d’anniversaire - à s’approcher du prédateur pâtissier.

En effet, sachant que le nombre d’anniversaires est en constante augmentation, il était évident que la nature finirait par intégrer cet événement quelque part. Tragiquement, voilà donc chose faite.

L’Aligâteau se nourrit de toutes créatures sensibles à la magie des fêtes. Toutefois, il peut lui arriver de dévorer une bête sans se poser plus de questions, c’est en quoi il vaut mieux rester vigilant.

Pour terminer, comme tout gâteau, sachez que l’Aligâteau est comestible, et ce après une cuisson thermostat 8 pendant 1200 minutes et 20 secondes précises.

Si l’occasion se présente, pensez à m’en réserver une tranche.

jeudi 15 novembre 2007

Encyclopédie – Le Cerf volant



Rang : Animal rare
Catégorie : des petites bêtes à éviter

Animal plutôt chétif au premier abord, le Cerf volant (appelé également vulgairement le Cerf-planeur) se caractérise par ses deux ailes rougeâtres ainsi que deux bois s’accordant à merveille avec la forêt. Celles-ci, selon les dires, tomberaient pour mieux repousser d’une saison à l’autre.

Difficile cependant de s’en faire une idée plus précise de l’évolution de l’animal, puisqu’il m’a été donné de le voir que sous sa forme adulte.

Contrairement à son nom, le cerf volant ne vole pas.

Il fait tout juste semblant, mais assez bon imitateur, il a convaincu assez d’observateurs pour éviter l’appellation de « Cerf-qui-ne-vole-pas-mais-presque », ce qui aurait été, disons-le, nettement moins glorieux.

N’oublions pas que le Cerf volant est très imbu de sa personne.

Preuve en est, chaque matin à 6h, vous serez certain de le trouver à lamper le reflet de son image à travers l’eau de la berge.

Le Cerf volant se nourrit essentiellement de résine (nécessaire à la fabrication des bois, n’oublions pas), de baies rouges et de papillons nocturnes, se confondant souvent avec la résine. (l’animal à une bien mauvaise vue, je l’admet).

Animal plutôt pacifique, méfiez vous cependant de ses excès de colère, car si vous venez à le froisser…

mercredi 14 novembre 2007

La forêt interdite



Chaque matin, je vais dans la forêt interdite pour y chercher des plantes.

Je ne vous recommande pas de me suivre, de nombreuses bestioles s’y trouvent et les rencontres ne sont pas toujours très heureuses.

Tenez, l’autre jour, j’y ai croisé un mille-pomme-de-terre (appelé vulgairement « mille patate ») C’est une sorte de spectre entouré de fécule de pomme de terre. Un calvaire !
Pour s’en débarrasser, j’ai dû dénicher un poêle à frire que j’avais préalablement caché il y a quelques temps sous les ronces. J’y ai même déchiré quelque peu le tissu de ma manche, ce qui m’a valu quelques problèmes par la suite… mais c’est là une autre histoire.

Heureusement, la confrontation n’a pas traîné..
il y a pas à dire, la cuisson à l’huile, il n’y a que ça de vrai.

Enfin… j’aime beaucoup me rendre dans la forêt, même si je n’ai pas vraiment le droit.
Les plantes qui y poussent sont… comment dire ? Si différentes de celles du village.
Par exemple, un simple lys. Dans le village, ils ne poussent que lorsqu’ils sont préalablement arrosés, puis alors, puis ils se mettent à dormir, à rester bêtement immobiles… jusqu’à ce qu’une bonne âme les coupes enfin.
Alors que dans la forêt, le lys pousse sans attendre les aléas du climat, se promenant même ici et là lorsque nul regard ne le poursuit. De même, elle n’hésitera pas, elle, à me chuchoter d’étranges mots à l’oreille s’il me prend à passer vraiment tout près d’elle (et sans faire trop de bruit, bien entendu).



Hélas, les plantes restent souvent incompréhensibles de leurs paroles, se contentant la plus grande partie du temps à mimer le son du vent, de la pluie ou de la lune qui passe.

Malgré tout, moi, j’aime bien.

vendredi 26 octobre 2007

Mon histoire




Là où j’habite, il n’y a point de soleil.
Juste une lune creuse, dont il faut éviter (dit-on) de passer en dessous.

Là où j’habite, nul parent ne réside.
De grands animaux prennent soins de nous.

Là où j’habite, il s’y passe beaucoup de choses insolites
Mais comme je suis une fille curieuse, cela me convient.

Là où j’habite, il est dit de bien respecter les règles.
Mais je ne suis pas vraiment d’accord sur ce point !

Près de ce village, il y a un lac sans fond,
Mais aussi de belles forêts mystérieuses et abondantes
De l’intérieur, les herbes, aussi belles que dangereuses, m’attirent drôlement,

Un peu plus loin se trouvent les montagnes,
Eloignées et obscures, elles pointent droit dans la nuit
Après, je ne sais pas,
Je me contente de cueillir mes plantes
De suivre mes cours et de voir mes amis.

Il faut que je vous raconte.